REGARDS CROISÉS > 22ème édition du 18 au 23 mai 2022
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[ÉDITO]
Un art de toute première nécessité
En 2002, alors que le premier tour de l’élection présidentielle accouchait d’une situation comparable à celle issue des urnes au soir du 10 avril 2022, l’équipe de Troisième bureau avait choisi « Comment ça va pas ? » pour titre et motif de l’édition printanière de Regards croisés. L’éditorial du programme, intitulé Le ventre encore fécond, la bête immonde, et l’assemblée théâtrale, opposait la parodie démocratique électorale (chacun étant requis, pour échapper à la peste, de lui préférer le choléra…) à l’assemblée théâtrale, « instance de critique des représentations dominantes, outil d’examen de l’état de la communauté des hommes et de l’avenir de l’espèce. »
« Art minoritaire, archaïque, et de pratique artisanale, le théâtre, écrivions-nous, s’est imposé comme l’art et le lieu de l’explication entre le « je » et le « nous », et de la dénonciation des forces mortifères à l’œuvre dans le psychique et le politique. » Nous concluions en notant que, « par-delà la diversité des arguments, toute pièce est un manifeste contre la mort de l’assemblée — c’est-à-dire de la pensée collective, c’est-à-dire de la démocratie. »
Vingt ans plus tard, force est de constater que le « ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde » (Bertolt Brecht, La résistible ascension d’Arturo Ui, 1941.)
Le théâtre n’est certes pas en capacité de changer le monde ; mais il œuvre notamment à maintenir en alerte notre capacité de résistance aux régressions collectives à l’origine des épisodes catastrophiques de l’Histoire — ce pourquoi nous le tenons décidément pour un art de toute première nécessité. Nous continuerons donc à prêter nos voix au théâtre qui s’écrit aujourd’hui, en faisant droit à la diversité des formes par lesquelles celui-ci approche la complexité du monde.
Lors de cette nouvelle édition, nous vous proposons de rencontrer celles et ceux qui écrivent ou traduisent, et de nous assembler autour de la grande table afin de partager l’écoute de ces textes pour la plupart inédits. Nous vous invitons à croiser les regards, à confronter les points de vue et à penser collectivement notre présent, comme le fait Jacques Rancière en posant la question : En quel temps vivons-nous ?*
Troisième bureau
*En quel temps vivons-nous ? : Conversation avec Éric Hazan, Jacques Rancière, La Fabrique, 2017
[LES 9 TEXTES DU FESTIVAL]
- BILLYBEILLE d’Evan Placey [Angleterre] , traduit de l’anglais par Adélaïde Pralon
- CROIRE AUX MONSTRES de Melissa Bubnic [Australie], traduit de l’anglais par Catherine Hargreaves et Adélaïde Pralon
- ICI, CE N’EST PAS UN ENDROIT POUR MOURIR d’Albert Boronat [Espagne], traduit de l’espagnol par Marion Cousin
- TRAVERSER LA CENDRE de Michel Simonot [France]
- FASCINATION de Helena Tornero [Espagne], traduit de l’espagnol par Clarice Plasteig
- LONG DÉVELOPPEMENT D’UN BREF ENTRETIEN de Magne van den Berg [Pays-Bas], traduit du néerlandais par Esther Gouarné
- YEN d’Anna Jordan [Angleterre], traduit de l’anglais par Sophie Magnaud et Séverine Magois
- SCINTILLATION de Linda McLean [Ecosse], traduit de l’anglais par Blandine Pélissier et Sarah Vermande
- L’ARBRE A SANG d’Angus Cerini [Australie], traduit de l’anglais par Dominique Hollier
Cliquez sur le nom des pièces, auteurices et traductrices pour plus d’informations ! Toutes les biographies sont également disponibles dans le programme
[LES « LEVERS DE RIDEAU »]
Commandes de Troisième Bureau
Chaque saison depuis six ans, nous passons commande à quatre autrices et auteurs de textes courts d’une durée de 10 minutes en lecture, intégrant plusieurs protagonistes et un chœur. Deux prénoms, l’un de fille, l’autre de garçon, et un objet, se retrouvent dans les quatre textes.
- LE SANG GUERRIER GICLE SUR LE GRAND ÉCRAN QUAND LE SANG DES MENSTRUES EST TU de Gustave Akakpo [France]
- L’AIGUILLE de Marilyn Mattei [France]
- LE BLUES DES MOTS / OU COMMENT ILS DISPARAISSENT de Penda Diouf [France]
- BOUCHE COUSUE de Marcos Caramés-Blanco [France]
Cliquez sur le nom des pièces et auteurices pour plus d’informations ! Toutes les biographies sont également disponibles dans le programme
[LES RENCONTRES DU FESTIVAL]
DU TEXTE A LA SCÈNE
- RENCONTRE / « LA QUESTION DE LA TRADUCTION »
Rencontre avec Laurent Muhleisen, directeur de la Maison Antoine Vitez, Séverine Magois, traductrice et agente littéraire, Arnaud Meunier, directeur de la MC2: Grenoble, Helena Tornero, autrice et traductrice
- TABLE RONDE / « QUELS CHEMINS DE TRAVERSE POUR LES NOUVELLES DRAMATURGIES ? »
Rencontre avec Chris Campbell, traducteur, Romain Nicolas, Faustine Noguès, Anooradha Rughoonundun, Michel Simonot, auteurs et autrices. Modératrices Pauline Bouchet et Magali Mougel
THÉÂTRE ET ADOLESCENCE
- CAFÉ-RENCONTRE / « QUELLES DRAMATURGIES ? »
Y a-t-il une spécificité de l’écriture théâtrale à destination des adolescent·es ? Y a-t-il des limites aux sujets qu’on peut aborder ? En quoi le texte de théâtre, et notamment ceux de notre époque, peuvent être, ou pas, des vecteurs d’émancipation pour des jeunes gens ? Avec Pierre Banos, directeur des éditions Théâtrales, Marcos Caramés-Blanco, auteur, Anne Courel, directrice de l’Espace 600, Perrine Cadic, Jean-Marc Pidoux, enseignant·es… Rencontre animée par Émilie Viossat et Bernard Garnier
- RENCONTRE / ADOS CITOYENS DU MONDE
Pendant trois journées, 14 élèves de seconde ou première de lycées de l’académie de Grenoble ont investi l’auditorium du Magasin-Centre national d’Art Contemporain pour participer à la master class avec l’auteur Evan Placey et Adélaïde Pralon, traductrice, comédienne et dramaturge, sur des textes de l’auteur. Rencontre avec Evan Placey, auteur, Adélaïde Pralon, traductrice et Maelys, Angelo, Kélia, Ilona, Lisa, Lilou, Louna, Célia, Rafael, Leila, Géraldine, Lucas, Marin, Lilou, élèves des lycées Pierre du Terrail (Pontcharra), Charles Baudelaire (Annecy), Champollion (Grenoble), Gabriel Fauré (Annecy), Édouard Herriot (Voiron), Saint-Michel (Annecy). Modératrice Émilie Viossat
[LE STUDIO THÉÂTRE]
LE STUDIO-THÉÂTRE C’EST QUOI ?
Notre envie avec le Studio-Théâtre est de faire se rencontrer un·e auteur·ice de notre époque et un groupe de lycéen·nes pour aborder de façon progressive durant trois journées un travail de plateau avec l’auteur·ice, une mise en jeu de ses textes : apprendre à oser, faire sauter les barrières, oublier la timidité, jouer de la parole et du corps. Explorer les textes par un travail d’analyse, d’échange, de réflexion, d’écriture.
À QUI S’ADRESSE LE STUDIO-THÉÂTRE ?
À des élèves de 2e, 1ere ou Terminale de lycées de l’Académie de Grenoble. Le festival prend en charge leur hébergement en gîte, leur repas du soir sur le lieu du festival et leurs déplacements.
QU’Y FONT LES ÉLÈVES ?
Les élèves travaillent sur les textes de l’auteur·ice invité·e, la dramaturgie, le jeu, la mise en scène, l’écriture et le temps se partage entre échanges sur les questions que soulève le texte de l’auteur·ice, discussions sur les phénomènes sociétaux abordés, passage à l’écriture de textes par les élèves… Chaque soir les élèves sont accueillis au festival pour assister aux lectures et rencontres.
En partenariat avec Le MAGASIN – Centre National d’Art Contemporain (CNAC).
Nous tenons à remercier chaleureusement nos partenaires sans qui le festival ne pourrait être : Le Théâtre Municipal de Grenoble (TMG), la Maison Antoine Vitez et le programme Australia Now, Artcena, l’Espace 600, les Bibliothèques municipales de la ville de Grenoble, la Maison de l’Internationale, le Magasin, l’Université Grenoble-Alpes, le Conservatoire à rayonnement régional de Grenoble, théâtrecontemporain.net, les librairies
Le Square et les Modernes, les Éditions théâtrales, les Contemporaines.Ainsi que nos soutiens : le Ministère de la Culture – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Département de l’Isère, de la Ville de Grenoble, Grenoble Alpes Métropole, le Centre National du Livre, la SOFIA – Copie privée, la DAAC de l’académie de Grenoble, la Fondation du Crédit Mutuel et du Crédit Mutuel Dauphiné Vivarais.