Cinq dans le nid

Cahier de texte de …

CINQ DANS LE NID
de CORDELIA LYNN [Angleterre], 2018

Cinq dans le nid (One for Sorrow) est traduit de l’anglais par Blandine Pélissier (2019)
Avec le soutien de la Maison Antoine Vitez, centre international de la traduction théâtrale
Agence MCR, Paris, en accord avec Casarotto Ramsay, Londres

Nous sommes à Londres ou bien ailleurs, un attentat vient d’être commis. Quand un mouvement sur les réseaux invite chacun à ouvrir sa porte, la jeune Imogen convainc sa famille de participer à l’élan de solidarité. Un certain John se présente sur le seuil. Sa peau n’est pas blanche et l’humanisme dont la famille se réclame est rapidement mis à rude épreuve. L’intrus d’un soir fait entrer avec lui la violence du monde pour se faire révélateur des peurs, des lâchetés et des contradictions de chacun. Dans ce nid qui semblait protégé, John tient le rôle d’oiseau de malheur. En deux actes d’une tension croissante et d’une écriture saillante, Cordelia Lynn scrute un occident aux repères ébranlés.

EXTRAIT
>> Lire l’extrait de Cinq dans le nid 

 

INTERVIEW DE L’AUTRICE

>> Retrouvez l’interview de Cordelia Lynn en vidéo

 

RENCONTRE AVEC LA TRADUCTRICE PENDANT LE FESTIVAL REGARDS CROISÉS 2021

Une rencontre avec
BLANDINE PÉLISSIER – Traductrice
MAGALI MOUGEL – Modératrice

 

QU’EST CE QUI A MOTIVÉ/PROVOQUÉ/SUSCITÉ L’ÉCRITURE DE CE TEXTE ?

« Lors des attentats du Bataclan à Paris en 2015, j’ai pris connaissance du hashtag ‘Porte Ouverte’ qui circulait sur les réseaux sociaux. J’ai été bouleversée par ce geste d’attention et d’humanité de la part de gens pris dans le plus effrayant des événements. Mais ces actes individuels d’altruisme se juxtaposaient à des tendances xénophobes mondiales plus larges : la crise des réfugiés en Europe, les centres de détention d’immigrés au Royaume-Uni, le succès du mouvement Brexit et la montée de Donald Trump et du Trumpisme. Je voulais décrire cette dichotomie. Je m’intéressais à la part sombre qui se cache sous une bien-pensance libérale qu’ont les privilégié·es, au point où notre compassion et notre raison nous font défaut, et au profond impact que la culture de la peur, véhiculée par l’État et les médias, a sur notre humanité.
Lors des attentats du Bataclan à Paris en 2015, j’ai pris connaissance du hashtag ‘Porte Ouverte’ qui circulait sur les réseaux sociaux. J’ai été très émue par ce geste d’attention et d’humanité de la part du public pris dans le plus effrayant des événements. Mais ces actes individuels d’altruisme se juxtaposaient à des tendances xénophobes mondiales plus larges : la crise des réfugiés en Europe, les centres de détention d’immigrés au Royaume-Uni, le succès du mouvement Brexit et la montée de Donald Trump et du Trumpisme. Je voulais décrire cette dichotomie. Je m’intéressais à la part sombre qui se cache sous une certaine suffisance libérale qu’ont les privilégiés, au point où notre compassion et notre raison nous font défaut, et au profond impact que la culture de la peur, véhiculée par l’État et les médias, a sur notre humanité. »

 

BIOGRAPHIE DE L’AUTRICE, CORDELIA LYNN

© Hannah Norton

Cordelia Lynn est une jeune autrice dont la première pièce, Lela & Co. s’est jouée au Royal Court de Londres en 2015. One for Sorrow, mise en scène par James Macdonald, s’est également jouée au Royal Court en 2018. Son adaptation des Trois sœurs de Tchekhov, mise en scène par Rebecca Frecknall, s’est jouée à l’Almeida, Londres en avril 2019. Cordelia travaille actuellement à des commandes de Headlong et à des projets de livrets d’opéra.

(Source Maison Antoine Vitez)

 

 

LES COUPS DE CŒURS LITTÉRAIRES DE CORDELIA LYNN

  • Autobiographie du rouge de Anne Carson, L’Arche, 2020
  • Croquis de voyage de Joseph Roth, Éditions Seuil, 1994
  • Shorts for theatre, TV, Radio – Caryl Churchill

 

BIOGRAPHIE DE LA TRADUCTRICE, BLANDINE PÉLISSIER

© DR

© DR

Metteuse en scène, traductrice de théâtre et comédienne, Blandine Pélissier explore ainsi trois voies de l’interprétation intimement liées, notamment au sein de sa compagnie Les cris du nombril.
Membre de la Maison Antoine Vitez depuis 1997, elle s’attache à faire connaître les auteur·ices contemporain·es du domaine anglo-saxon. Elle a traduit plus de 60 pièces dont une quinzaine sont publiées et/ou ont fait l’objet d’une production scénique, ou radiophonique à France Culture.  Elle a reçu le prix de la traduction SACD en 2020.
Elle a été également élue administratrice théâtre à la SACD (juin 2016-juin 2019).

 

LE REGARD DE LA TRADUCTRICE

Les thèmes abordés ici par Cordelia Lynn (« terrorisme », préjugés raciaux et de classe, et relations intra-familiales) me parlent et font partie de certaines de mes préoccupations depuis de longues années.
J’aime la capacité des Anglo-saxon·nes à utiliser un humour corrosif (la jeune Chloe qui fait des allers et retours du salon TV à la salle à manger pour donner froidement le décompte des morts par exemple, ou encore la façon dont les deux filles ne laissent rien passer à leurs parents qu’elles jugent dépassés et condescendants) pour parler des sujets les plus sérieux. L’autrice est toujours sur le fil, et installe de façon virtuose le moment de bascule où les deux filles rejoignent plus ou moins les parents dans un racisme ténu mais présent (alors que tout le monde s’en défend).

(Source Maison Antoine Vitez)