Les auteurs du festival 10

peter-barnescarreNé à Londres, Peter Barnes (1931-2004) grandit dans une station balnéaire populaire de la côte est, où ses parents tenaient des stands de jeu avant de gérer deux snack-bars en bord de mer, milieu qui eut une influence indéniable sur son œuvre. Amateur de cinéma, il commence par écrire des articles pour des revues ainsi que des scénarios. Il se tourne ensuite vers le théâtre, où il se fait un nom en 1968 avec The Ruling Class (traduit en français sous le titre Honni soit qui mal y pense a paru à L’Avant-Scène Théâtre), satire féroce de l’aristocratie britannique à la manière jacobéenne. Il écrit ensuite une série de pièces présentant des visions cauchemardesques de moments cruciaux de l’histoire dont Red Noses, Black Death. Ses pièces sont d’une audace et d’une invention linguistique remarquables. Ennemi juré du naturalisme, c’est un auteur vivifiant qui a toujours nagé à contre-courant, célébrant dans ses pièces le pouvoir subversif du rire. Reconnaissant sa dette envers Brecht et Artaud, il a été souvent salué comme un digne héritier contemporain de Ben Jonson dont il était un fervent admirateur.

Sebastian Barry est né en 1955 à Dublin. Il appartient à cette génération d’écrivains irlandais qui ne prennent pas les vérités historiques pour argent comptant et aiment explorer les zones d’ombre,barry-carre le passé méconnu, les petits secrets enfouis. Souvent inspirées par des histoires de sa propre famille, ses œuvres – romans, pièces de théâtre, recueils de poèmes, nouvelles, livres pour enfants – ont la plupart du temps pour décor l’Irlande des années de l’indépendance (1910-1920). Ses pièces sont jouées dans les plus prestigieux théâtres en Irlande et en Angleterre. À partir de 1996, il a occupé une chaire d’auteur au Trinity College de Dublin. Lauréat de nombreux prix dont le prix Costa en 2008 pour le roman Le Testament caché, à cinquante-cinq ans, il s’impose comme l’un des grands noms d’une nouvelle génération d’auteurs dramatiques irlandais.


imagesEnzo Cormann. Écrivain, metteur en scène, diseur, conseiller littéraire, enseignant… il est l’auteur d’une trentaine de pièces de théâtres et de textes destinés à la scène musicale, traduits et joués dans de nombreux pays. En France, la plupart de ses pièces sont publiées aux Éditions de Minuit, et chez divers éditeurs (Théâtrales, Actes Sud…). Également romancier, il a récemment publié Le testament de Vénus et Surfaces sensibles aux Éditions Gallimard. Plusieurs disques témoignent de son travail jazzistique, particulièrement en compagnie du saxophoniste Jean-Marc Padovani. Il a enregistré de nombreuses fictions radiophoniques pour France Culture, en tant qu’auteur, interprète ou co-réalisateur. Écrivain associé du Théâtre National de Strasbourg, puis du Centre national dramatique de Valence, conseiller littéraire des Célestins-Théâtre de Lyon, membre du collectif artistique Troisième Bureau jusqu’en 2007, Enzo Cormann fonde et dirige depuis 2003 le département Écriture dramatique de l’Ensatt à Lyon.


Marie Dilasser est née en 1980. Elle fait ses études à Brest avant d’intégrer le département d’écriture dramatique de l’Ensatt (Ecole nationale supérieure des arts et techniquemd3carres du théâtre) en 2003 sous la direction d’Enzo Cormann, faisant partie de la première promotion sortie en 2006. En 2005, Décomposition d’un déjeuner anglais est éditée aux Solitaires Intempestifs. En 2007, Michel Raskine met en scène “Me zo gwin ha te zo dour“ ou quoi être maintenant présenté à Lyon et à la Comédie de Valence, et publié aux Solitaires Intempestifs. En 2008, elle reçoit le Prix des Journées de Lyon des Auteurs de théâtre pour son texte Crash Test, édité aux éditions Act’Mem et mis en scène par Nicolas Ramon à Lyon. Marie Dilasser vit actuellement en Bretagne.


galletNé en 1981, Samuel Gallet intègre le département d’écriture dramatique de l’Ensatt en 2003, après des études de lettres et de théâtre à Paris. Il rejoint en 2007 le collectif Troisième Bureau. En 2008, il bénéficie d’une résidence au CEAD de Montréal. Il est auteur en compagnonnage auprès de Lardenois et Cie pour la saison 2008-2009. Ses textes ont été mis en scène par Philippe Delaigue, Marie-Pierre Bésanger, Guillaume Delaveau, et Oswald de nuit, poème rock, mis en musique par Baptiste Tanné. Trois de ses pièces ont été diffusées sur France Culture. Encore un jour sans, pièce finaliste du grand prix de littérature dramatique 2009, Autopsie du Gibier et Communiqué n°10 (à paraître début 2011) sont publiées aux éditions Espaces 34.


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Jacques Jouet est né en 1947 dans la banlieue de Paris. Il se veut écrivain tout-terrain : poésie, nouvelle, roman, théâtre, essai. Ça ne lui fait pas peur qu’un poème puisse être imprimé sur un T-shirt. Il n’aime pas la pureté : la littérature n’est pas pure ; la langue n’est pas pure ; même les origines ne sont pas pures. De plus, à ses yeux, la littérature n’est pas une activité solitaire. C’est pour cela, peut-être, qu’il est si attiré par le théâtre. Depuis 1983, il est membre de l’Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle fondé par François Le Lionnais et Raymond Queneau). Récemment, ont été publiés chez P.O.L. les romans L’amour comme on l’apprend à l’école hôtelière (2006), Une mauvaise maire (2007), Trois pontes (2008), Bodo (2009) et le poème MRM, prix Max Jacob en 2009.

juan-mayorgaDe la nouvelle génration d’auteurs dramatiques en Espagne, Juan Mayorga est sans doute le plus marquant. Né en 1965 à Madrid, il fait des études de philosophie (doctorat en 1997) et de mathématiques, mène des recherches autour des thèmes de la politique et de la mémoire chez Walter Benjamin, écrit de nombreux essais sur le rapport du théâtre et de la dramaturgie avec l’histoire, et enseigne la dramaturgie à l’Ecole Royale Supérieure d’Art Dramatique de Madrid. Ses questionnements se retrouvent dans son œuvre dramatique qui se compose aujourd’hui d’une trentaine de pièces, toutes mises en scène, publiées et traduites en plusieurs langues. Son œuvre lui a valu de prestigieuses distinctions en Espagne‚ dont le Prix Borne pour sa pièce Cartas de amor a Stalin (Lettres d’amour à Staline), le Prix Calderon de la Barca pour Mas ceniza (Plus de cendres) en 1992, le Prix Enrique Llovet 2003 pour Himmelweg et Max 2006 de la meilleure pièce pour Hamelin.