Samedi 31 mai 2008

17h Rencontre-débat
L’imaginaire des frontières
Avec les chercheurs Anne-Laure Amilhat Szary, Juliet Fall, Marie-Christine Fourny, Martin de la Soudière et les auteurs du festival

20h Lecture
Himmelweg de Juan Mayorga
Avec Thierry Blanc, Grégory Faive, Michel Ferber, Bernard Garnier, Hélène Gratet, Sylvie Jobert, Lou Martin-Fernet, Gilles Najean, Philippe Saint-Pierre
Lecture dirigée par Grégory Faive

22h Café des Auteurs
avec Yves Lebeau et Georges Tyras


Himmelweg de Juan Mayorga [Espagne]
Traduit de l’espagnol par Yves Lebeau, 2005
Aide à la traduction de l’Atelier Européen de la Traduction, avec le concours de la Commission Education et Culture de l’Union Européenne (Programme Culture 2000)
Éditions Les Solitaires Intempestifs

Quelque part près de Berlin pendant et après la deuxième Guerre Mondiale. Un inspecteur de la Croix-Rouge obtient la permission de visiter un camp de concentration. Reçu aimablement par le commandant du camp, un érudit féru de théâtre, qui l’accompagne et l’encourage à prendre des photos pendant la visite, l’inspecteur ne sait pas qu’il assiste à une macabre mise en scène représentant le camp, regroupant les juifs, comme un espace heureux avec des gens qui se promènent dans les rues, des couples assis sur les bancs, des enfants en train de jouer. Pourtant quelques signes troublent cette apparente normalité. Pouvaient-ils avertir l’inspecteur que ce qu’il voyait était un mensonge ? A travers cette vision du camp transformé en scène où les condamnés à mort jouent la normalité dans l’espoir de survivre, Juan Mayorga nous renvoie au grand théâtre du monde actuel avec ses jeux de rôles, en interrogeant le théâtre comme l’art du mensonge, le rapport entre la politique et l’Histoire et le conflit entre la mémoire et le pouvoir qui a besoin d’imposer une certaine vision des événements. (Théâtre et Traduction)

Juan Mayorga est né en 1965 à Madrid. Licencié en philosophie et en mathématiques à l’Université de Madrid, il poursuit ses études à Münster, puis Berlin et Paris et obtient un doctorat de philosophie. Ses recherches philosophiques autour de la politique et de la mémoire chez Walter Benjamin ainsi que des essais sur le rapport du théâtre et de la dramaturgie avec l’histoire, sont publiés en Espagne et en Allemagne. Depuis 1998, il enseigne la dramaturgie et la philosophie à l’Ecole Royale Supérieure d’Art Dramatique à Madrid. Lauréat de plusieurs prix dont le Prix Celestina du meilleur auteur en 1999/2000 , le Prix Borne pour sa pièce Lettres d’amour à Staline, le Prix Calderon de la Barca pour Mas ceniza – Plus de cendres en 1992, ses pièces ont été mises en scène et publiées en Espagne, à l’étranger et traduites en italien, allemand, grec, portugais, anglais, croate, roumain. Himmelweg, Hamelin, Copito de Nieve, Les Insomniaques (2008) sont publiées aux Solitaires Intempestifs.

Après des études universitaires à Nantes, Yves Lebeau entre au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Acteur, auteur, metteur en scène, il est également lecteur aux éditions Théâtrales, conseiller littéraire à France-Culture en 95/97
et membre du comité radio de la SACD. Il a obtenu le Grand prix Paul Gilson, le Prix des Talents nouveaux et en 1991 le Prix Radio de la SACD. Il écrit sa première pièce Bibi le kid en 1979. Suivront Comptine, Homme avec femme, arbre et enfant, Lui, Fraternité, Petites noces, Chair chérie, Dialogues à perte d’amour, Dessin d’une aube à l’encre noire, la Crieuse… représentées notamment au Théâtre national de l’Odéon, au Festival d’Avignon, au Théâtre Gérard Philipe… Le Chant de la baleine abandonnée est créé en 1992 à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon. L’ensemble de ses pièces a été diffusé sur France-Culture. Il est le traducteur de Hamelin, Copito de Nieve, Les Insomniaques, Himmelweg.

Georges Tyras est professeur de littérature contemporaine espagnole à l’Université Stendhal Grenoble 3, responsable du Groupe de recherche sur l’Espagne contemporaine et directeur de la revue Tigre. Auteur d’une thèse sur l’écriture narrative de Manuel Vázquez Montalbán, Des traces de Pepe Carvalho (1992), et d’un livre de conversation avec ce même auteur, Geometrías de la memoria, Zoela 2003, et Conversation avec Manuel Vázquez Montalbán, La Renaissance du livre 2004, il vient de faire paraître une étude monographique sur le traitement littéraire de la mémoire en Espagne : Memoria y resistencia. El maquis literario de Alfons Cervera (Montesinos, 2007). Il est l’éditeur de volumes collectifs et d’articles sur la rénovation du roman dans l’Espagne de l’après franquisme, ainsi que le traducteur occasionnel de Roberto Arlt, Alfons Cervera, Ramón Gómez de la Serna, Francisco González Ledesma, Juan Madrid, Andreu Martín, Manuel Talens, Suso de Toro, Manuel Vázquez Montalbán.