18h lecture
Hors-jeu
de Enzo Cormann
inédit
Gérard Smec, ingénieur diplômé, la cinquantaine, se retrouve sans emploi suite au rachat de son entreprise. Il est bien sûr inscrit au Job Store, depuis deux ans maintenant. Du travail, il y en a… et au Job Store, il faut accepter tout travail quand il se présente, faire marcher les statistiques. Des dialogues de sourds avec son coach et la manager du Job Store à sa vie conjugale, Smec voit son existence peu à peu se déglinguer et devenir réellement absurde. Jusqu’au point de non-retour…
Enzo Cormann traite avec un humour grinçant des dysfonctionnements et des apories des dispositifs d’insertion des demandeurs d’emploi, mettant en questions la capacité à diriger sa vie face à un système qui broie les êtres et leur retire toute dignité.
Avec Thierry Blanc, Léo Ferber, Paul Minthe, Claire Semet
Lecture dirigée par Dominique Laidet
20h café des auteurs
avec Enzo Cormann et Philippe Delaigue, metteur en scène
Nous avons, Enzo Cormann et moi-même, expérimenté de nombreuses formes de collaboration au cours de ces dernières années : j’ai monté trois de ses pièces (« Exils », « Sang et eau » et « Da capo ») ; j’ai joué sous sa direction dans « Têtes à têtes » au Théâtre Ouvert puis dans « W.F », un spectacle sur William Faulkner ; je l’ai dirigé à mon tour dans Da capo et nous avons co-mis en scène « Les derniers jours de l’humanité » de Karl Kraus.
Nous continuons à essayer d’inventer d’autres formes de « faire ensemble » à l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, au sein de nos départements respectifs, où nous accompagnons de jeunes auteurs et acteurs. Lorsque Enzo m’a parlé de ce fait-divers à l’origine de son désir d’écrire « Hors-jeu », j’ai saisi cette chance de pouvoir monter un jour cette pièce et lui ai alors passé commande (troisième commande après « Sang et eau » et « Une porte à la maison de nos pères »). La pièce est là désormais, belle, âpre, tendue, violente et drôle.
Philippe Delaigue
Né en 1961, Philippe Delaigue s’est formé au Conservatoire d’art dramatique de Lyon puis à l’école du Théâtre national de Strasbourg. Acteur notamment sous la direction de Roger Planchon, Chantal Morel et Bertrand Tavernier, metteur en scène d’Euripide, Cormann, Brecht, Goldoni et Racine, il est également l’auteur de La Retraite d’Eugène qui a tourné en France et à l’étranger, L’Exil de Jacob commandé et créé par Christophe Perton, Haro ! et Alors si tout doit disparaître. Il travaille avec des musiciens, parmi lesquels le Quatuor Debussy qu’il met en scène dans le concert-monologue Chostakovitch en lettres et en notes (2005), Jean-Marc Padovani et Riccardo Del Fra. Il fonde en 1982 Travaux 12 à Lyon, en 1997 la Comédie de Valence – Cdn Drôme-Ardèche, et en 2007 la Fédération [théâtre] à Lyon. Il est actuellement enseignant et responsable du département Art dramatique de l’Ensatt.
22h spectacle
Exit jazz poem
De et par Enzo Cormann
Conception musicale et saxophone Jean-Marc Padovani
Conception musicale, contrebasse et machine Olivier Sens
L’échappée belle d’un homme du commun. Projet d’une vie en mouvement perpétuel, au bonheur – comme au péril – de l’instant.
Combinant musique improvisée et programmée (logiciel « Usine », conçu et diffusé par Olivier Sens), sons naturels (saxophones, contrebasse) et électroniques, évènements directs et enregistrés, le jazzpoem n’est pas seulement poésie orale, mais univers sonore et œuvre concertante. Devenirs croisés des mots et des notes. Devenir-parole de la musique (strophes saxophonées), devenir-musique de la parole (phrasé, textes bluesés, sprechgesang, songs).
Jean-Marc Padovani est bercé par les musiques méridionales. Gagné tôt par la passion du jazz, il se met au saxophone et intègre différents groupes musicaux, revisite les musiques traditionnelles du monde entier avec son quartet Chants du Monde. Son premier album, enregistré en 1983, est d’inspiration méditerranéenne – comme tous ceux qui suivront. En 1992, il rend hommage à Charles Mingus avec l’album Mingus Cuernavaca, où Enzo Cormann conte les dernières heures du compositeur contrebassiste
Contrebassiste, lauréat de prix musicaux, Olivier Sens a accompagné de grands noms du jazz français et international comme Chris Potter. Il développe aussi ses activités dans le domaine de la musique électronique, voulant utiliser les moyens modernes – l’informatique notamment – pour faire du jazz. Il imagine ainsi le projet Reverse (2005), avec le saxophoniste Guillaume Orti, et un logiciel interactif, « Usine », qui permet aux instruments électronique et acoustique d’interagir en direct.